Album Tiphaine

Tiphaine

D’après le texte « Le jugement de Komor » de Charles Marie René Leconte de Lisle.
Extraits

La lune sous la nue erre en mornes flammes,
Et la tour de Komor, du Jarle de Kemper,
Droite et sombre, monte dans l'écume des lames.
Telle qu'un cormoran qui regarde la mer.

Un grondement immense enveloppe la côte.
Sur les flots palpitent, blêmes, et de toutes parts,
Les âmes des noyés qui moururent en faute
Et la grêle tinte contre les noirs remparts,

Au fond, contre le mur, tel qu'une ombre pensive,
Un grand Christ contemple la lame nue et massive.
Et sur le bloc l'épée étincelle dans l'ombre,
Et la torche répand sa sanglante clarté,

On entend claquer le bruit d'une sandale
Un homme à robe brune écarte lentement
L'épais rideau de cuir qui ferme cette salle.
Ici mourut tiphaine, ici mourut tiphaine au seuil de ses vingt ans.

Ici mourut Tiphaine femme au pas lent, très belle
Aux yeux calmes et doux et aux longs cheveux d’or
Qui aima ardemment
Et périt sous l’épée au seuil de ses 20 ans.

Le vent rage au dehors sur les dunes lointaines.
Sous le fouet redoublé des rafales d’hiver
Et la mer soulève les larmes,les larmes de ma peine
Et la nuit sans clémence déroule ses bruits sans nombre


Amérique

A chacun son Ouest
A chacun son histoire
Pourquoi la soixante six

j suivrai la route des pisteurs des trappeurs et des bois brulés

A chacun son Ouest
A chacun son histoire
Peut être Los Angeles
Aux chimères magiques
Aux cicatrices tragiques

Ils venaient par l’exil sauver leur liberté
Voir les herbages drus et le bois dense des forêts
ne plus rêver d’ailleurs, surtout,
ne plus rêver d’ailleurs

Plate River Snake river et blue rocky mountains
la conquête est passée
Sur le sang des tribus et les troupeaux défaits
Et les troupeaux défaits

Mes rêves d’Amérique sont dans les sables du Missouri

Dans son écrin superbe, s’étire l’Amérique
Sous un soleil d’airain, et sous des ciels sans fin
Des ocres des sierras aux forêts atlantiques
Des plaines chevelues aux cotes pacifiques

Dans le lointain résonne une carabine
8 lycéens sont morts, sont morts ce matin
En Amérique

 

Altitudes

T’en a passé du temps vieux chasseur de montagnes a chercher les sommets et les ciels au dessus
T’en a passé du temps loin des boules de cocagne à vouloir autre chose que le plat des campagnes
Et peu importe les chemins de montagne au nord au sud à neige, ou aux pierrailles
Car toujours on s’enivre au gré des escalades ascension indolente ou ascension de poigne

attitude altitude dans la tête dans le cœur
attitude altitude plus haut le ciel plus haut

Tant que tu trouves en toi ce qui met d’la lumière
Un écho de vallée ou un gong de montagne
Un coup d’vent de désert un appel dans l’air fade
Un vol de migrateurs loin au d’ssus des roseaux

altitude altitude dans la téte dans le coeur
altitude altitude plus haut le ciel plus haut

T’as vu les temps changer voyageur des rocailles vu les nuages effrayer les troupeaux

T’as vu changer le monde et côtoyé les drames et se flétrir les âmes aux guerres des temps nouveaux

Tu sais depuis longtemps les chemins d’escapade au nord au sud à neige, ou aux pierrailles
Tu le sais plus sont fades les mondes de façades tu le sais plus sont vrais les chemins d’escapade

altitude altitude dans la tête dans le cœur
altitude altitude plus haut le ciel plus haut

 

C qu’on pourrait

Tout ce qu’on pourrait dire
Tout ce qu’on pourrait faire
A l’endroit à l’envers
Au delà des serments
Au delà des tourments
Dans c’qui fait notre vie
dans c’qui fait notre chair
Passe passe le vent

Les horizons pas clair
L’paradis ou l’enfer
Et les rêves d’un soir
Les je veux sans surseoir
Les promesses de l’espoir
Et puis les libertés,
Libertés conquises libertés blessées
Toujours sous le regard

Le monde foutoir aléatoire
Et sur tes yeux un peu de noir
Le monde qui bouge le monde en bleu
Le ciel nouveau dans un regard

ce qui tourne dans la tête
ce qui tourne dans le cœur
Compter le temps et les cicatrices
Ou bien compter les baisers
Mieux vaut aller aux miosotis
Ou voir un match à la télé
Et puis chercher des Amériques réelles ou supposées

 

Étoiles (inédit)

Y a des étoiles qui s’effacent avant le l’ver du jour
Est-ce par peur du soleil
Est-ce par manque d’amour
Ya des étoiles qui s’effacent avant le l’ver du jour
E s’en vont pour toujours

On a dit toutes les antiennes
Tous les discours d’un jour
Sorti les oraisons chrétiennes
Les alchimies artificielles
Y a des blessures qui se maintiennent
Qui font des traces dans la vie, qui font des traces sur la peau
Et mettent des fleurs noires aux fenêtres

Il regardait vers les étoiles
Bien bien loin des cités vaines
Par de la les montagnes, loin vers l’ciel au dessus
Et quand il contemplait la mer, c’était les âmes au loin
Il a bien vu qu’la terre, ç’était parfois pas bien

Elle …l’aurait suivi au bout du monde
Et bien plus loin encore
C’était son vrai son seul amour, depuis toujours
Pourquoi partir vers les étoiles et les âmes au delà
Pourquoi partir vers les étoiles et les âmes au delà

L’ soleil tape fort l’air brule la peau
Je n’ serai plus jamais jeune
Mais qui s’en souciera
Quand tout défait et tout s’efface
Reste café noir et les traces

 

Métro (inedit)

On s’est quittés un matin, dans une station de métro
Toi quai des adieu moi direction Palaiseau
On s’était dit au revoir qq part sur les boulevards
Avant ou après l’ Grand Rex, j’sais plus trop

On s’était connus aux rivages d’espoir,
le cerveau plein de flammes, le cœur en veillées d’armes
On voyait nos envies comme des champs de batailles
Et déjà on flambait comme des feux de broussailles

Dans ce coin du 20e au flanc d’Ménilmontant
Les yeux fixés au d’la et les cheveux au vent
On bâtissait nos plans pour des jours autrement
On était d tous les rassemblements


On s’est r’vus par hasard, sur un quai d’ Saint Lazare
toi ça va moi ça va, un bail qu’tu es partie
De ces lointains ailleurs qu’as-tu donc rapporté
Quel soleil dans ton cœur pour faire briller ta vie

Pourquoi on troque sa vie pour des rames de métro
Sur des rails bien durs dans des tunnels pas beaux
Et pourquoi on s’éloigne, on s’éloigne un peu trop
De ceux qu’on aime vraiment
Et des temps nouveaux.

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